En observant les choses sous un angle nouveau et davantage bienveillant
By looking at things with a different, kinder, angle
Warning, the following images may hurt some people’s sensitivity.
Attention, les images suivantes peuvent choquer la sensibilité de certaines personnes.
Six heures ont passé, marquées par le froid glacial d’un dimanche pluvieux.
J’observe à travers ma lentille, avec un doux mélange d’admiration et de frissons, les quelques braves combattant.e.s ayant décidé de se lancer. Contre quoi se battent-iels avec ces crochets qui lacèrent le cuir qui, jusqu’ici, les protégeait du monde : douleurs, croyances, limites, parts d’ombre, ou simples lois universelles ?
Suspension.
Lorsque le dernier orteil d’un corps crispé de douleur décolle enfin du sol, le temps semble s’arrêter. La mâchoire se relâche, les mains retombent, et l’œil prend alors la teinte rare de celui qui perçoit ce qu’autrui ne peut atteindre.
Extase.
Doit-on faire saigner cette carcasse qui est la nôtre afin de lâcher notre mental ? L’état mystique est-il forcément dissocié de notre substance, comme la nommait Spinoza ? Le Moi-Peau, ainsi déchiré, nous permettrait-il quelques instants d’abandonner toute différenciation pour s’unifier au Tout ?
Les questions se bousculent dans ma tête, tandis que mon corps réagit fortement à la vue des crochets qui s’enfoncent l’un après l’autre dans la chair des participant.e.s.
J’ai la chair de poule… Je ne comprends pas…
Au fil des heures, mon propre mental semble lâcher prise.
La compréhension importe peu, face aux visages qui me font face.
Le corps sait.
Il garde une trace_
Et permet un partage.
Avec soi, avec l’autre.
Doit-on le mettre à mal, afin de l’accepter ?